Charles III devant les parlementaires français : le discours d'un roi

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par Soizic BONVARLET, le Jeudi 21 septembre 2023 à 17:43, mis à jour le Jeudi 21 septembre 2023 à 19:00

Au lendemain de son arrivée en France, Charles III s'est rendu au Sénat, où il a été accueilli par Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher. Après les allocutions de la présidente de l'Assemblée nationale et de son homologue du Sénat, le monarque britannique a prononcé un discours devant 300 parlementaires français, réaffirmant notamment l'importance des liens entre la France et son pays, ainsi que sa volonté de les perpétuer.

"Pour que la présidente de l'Assemblée nationale prenne la parole dans l'hémicycle du Sénat, il faut un grand événement. Et c'est en effet un moment historique", a déclaré Yaël Braun-Pivet, première à prendre la parole au Palais du Luxembourg, jeudi 21 septembre, en raison de la visite en France du roi Charles III, et de cette rencontre entre la monarchie britannique et la Parlement de la République française. 

"Pour la première fois dans l'histoire multiséculaire de nos deux pays, un souverain britannique prend la parole devant le Parlement français réuni dans sa composition bicamérale", a souligné dans la foulée le président du Sénat, Gérard Larcher, avant le discours de Charles III, arrivé la veille sur le sol français, et venu s'exprimer devant 150 sénateurs et 150 députés. Un peu plus tôt, souhaitant "au nom de la représentation nationale" la "bienvenue en France" au roi, Yaël Braun-Pivet avait évoqué un "idéal commun de liberté et de respect de la personne humaine" et dit sa conviction que "nos deux démocraties" continueraient à faire "cause commune". 

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Une dimension particulièrement présente dans le discours du roi lui-même, qui a réaffirmé, dans la lignée de sa défunte mère Élisabeth II, que "le Royaume-Uni sera[it] toujours un des alliés les plus proches et un des meilleurs amis de la France".

"Ensemble" pour le climat

Sur le front des causes communes justement, comme la présidente de l'Assemblée, il a souligné l'importance de la coopération franco-britannique sur la question du climat, plaidant pour une nouvelle "entente" afin répondre à cet enjeu. "Nous devons, ensemble, œuvrer afin de protéger le monde de ce défi existentiel, le plus grand défi de tous, à savoir le réchauffement climatique et la destruction catastrophique de la nature", a notamment affirmé Charles III.

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Une déclaration remarquée du côté des députés écologistes, Sandra Regol saluant sur X (ex-Twitter) "le discours d'un roi devant une partie du Parlement au Sénat" qui mettait à l'honneur "urgence climatique, préservation de la biodiversité, nécessité d'une action conjointe des gouvernements et de l'économie".

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Des applaudissement nourris du côté des parlementaires, en dépit de quelques absents

Certains parlementaires étaient pourtant critiques au sujet de cette venue du souverain devant eux, en particulier des élus communistes, plusieurs d'entre eux refusant de s'associer à l'événement, sans qu'il s'agisse d'un boycott puisque André Chassaigne était, par exemple, présent au Sénat au titre de sa fonction de président de groupe à l'Assemblée. "Le 21 septembre n'est pas un jour pour écouter un roi. Il est celui durant lequel on fête l'anniversaire de la République", a cependant estimé le sénateur communiste Pierre Ouzoulias sur X, évoquant ainsi l'abolition de la monarchie par le décret des députés de la Convention, le 21 septembre 1792. 

Du côté de la majorité, le président du groupe Renaissance à l'Assemblée, Sylvain Maillard, s'est pour sa part saisi de l'événement pour appeler à "renforcer cette 'relation indispensable'", entre la France et le Royaume-Uni, reprenant les termes de Charles III.

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"Le Roi Charles III fait honneur à la France en prononçant un discours au Sénat, temple de la République, sous les auspices de Charlemagne, Saint Louis, Turgot et tant d’autres qui ont fait notre pays. Honneur et fierté", a pour sa part réagi le député Les Républicains Eric Ciotti.

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Très applaudi à la fin de son discours, Charles III a inspiré un trait d'humour à Gérard Larcher. "Des applaudissements qui nous feraient rêver, Madame la présidente et moi-même", a ainsi fait remarquer le président du Sénat. Et la présidente de l'Assemblée nationale d'ajouter : "Nous ne désespérons pas !".

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